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SHAREPRINT, UNE TRANSITION EN DOUCEUR

[RENCONTRES] 

Le 31 juillet 2025, Simon Gravier (Imprimerie Moderne et Digit’Offset en Lorraine) a conclu le rachat de SharePrint avec Philippe et Gilles Colin. Interview croisée entre vendeurs et acheteur.

Issu du magazine Connect’ 70 – juillet 2025

Connect’ : Pourquoi cette vente et ce rachat de SharePrint ?

Gilles Colin : C’est une cession due à l’approche de notre retraite. Mon frère, Philippe, chargé de la gestion, a 70 ans et va faire valoir ses droits à la fin de l’année 2025. Quant à moi, à 59 ans, travaillant plutôt sur la partie commerciale et technique, je ne me voyais pas racheter ses parts et gérer la boutique tout seul à quelques années de cette échéance. Étant donné que nos enfants sont partis vers d’autres horizons, nous nous sommes mis en quête d’un acquéreur.

Simon Gravier : Mon père, Alain, et moi connaissions bien SharePrint. Nos entreprises respectives sont toutes deux situées en Lorraine à 30 km de distance et à 25 minutes de route. SharePrint a un parc machine étoffé. Nous leur avons souvent confié de la sous-traitance lorsque nous étions à saturation. Philippe et Gilles sont des professionnels et des experts reconnus de nos métiers. Ils dirigent une entreprise saine. Ils vont d’ailleurs rester à mes côtés, quelques mois pour Philippe et trois ans pour Gilles, qui va accompagner toute la transition. Je suis heureux de pouvoir m’appuyer sur eux.

Gilles Colin : Nous avons toujours eu des rapports confraternels. J’ai en outre parrainé Simon Gravier chez ImpriFrance, il y a deux ans de cela. Nos deux structures sont complémentaires et nous n’avons pas les mêmes clients. La Moderne (Pont-à-Mousson) fait beaucoup de travail traditionnel de labeur sur des volumes importants, alors que de notre côté nous réalisons des moutons à cinq pattes et du numérique grand format. Je suis ravi de pouvoir passer la main tranquillement. Et je suis très intéressé par le fait de pouvoir m’impliquer encore dans des problématiques commerciales et organisationnelles jusqu’à ma retraite. Trois ans seront vite écoulés et ne seront pas de trop.

 

Connect’ : À quand remontent les premiers contacts entre vous ?

Gilles Colin : Nous avons pris langue avec Alain et Simon il y a trois ans, ils ont étudié le dossier, mais n’ont pas donné suite… Dans ce genre d’opération, il faut savoir être patient. Simon Gravier : Oui, à l’époque, ce n’était pas le bon timing parce que j’étais en train de reprendre les affaires de mon père et son entreprise Digit’Offset. Nous avons renoué le contact en début d’année, signé un protocole d’accord en avril et le contrat de vente fin juillet

Connect’ : Simon, qu’est-ce qui vous intéressait dans le rachat de SharePrint ?

Simon Gravier : Pour nous, SharePrint possède plusieurs gros atouts. D’abord, j’y voyais un intérêt d’ordre immobilier. Ils disposent en effet d’un atelier de 7 500 m² qui va pouvoir accueillir les équipes de La Moderne (les équipes de Digit’Offset restant dans leurs locaux à Bouxières-sous-Froidmont en bordure de l’A31). À l’Imprimerie Moderne, nous occupons aujourd’hui un bâtiment historique qui devient vétuste. C’est une véritable passoire thermique. Au début, j’avais envisagé de construire un nouvel atelier, mais le projet a traîné en longueur. J’ai donc repensé à la solution Share Print. Cela a constitué l’événement déclencheur de l’opération. Par ailleurs, ce déménagement de Pont-à-Mousson à Nancy va permettre à 80 % des collaborateurs de La Moderne de se rapprocher de leur domicile. Ensuite, le parc machine de l’entreprise (presse offset UV pour imprimer plastiques et PVC, presse jet d’encre UV numérique – il n’y en a que sept en France – pour de petits tirages personnalisés) est complémentaire au nôtre. Cela va nous ouvrir de nouveaux marchés pour nous développer par exemple sur le packaging. Il est parfois plus simple de racheter une entreprise que d’engager trois commerciaux.

Dans le même esprit, acquérir SharePrint nous offre également la possibilité de verrouiller les problématiques de recrutement en accueillant en notre sein de nouveaux salariés compétents et qualifiés. Enfin, cela va nous permettre de réaliser des économies d’échelle, notamment en remplissant mieux nos camions et en optimisant les livraisons.

 

Connect’ : Comment avez-vous communiqué avec les équipes ?

Simon Gravier : J’ai d’abord réuni l’ensemble du personnel pour me présenter, expliquer le projet, et leur parler de mes attentes. Ensuite, j’ai mené des entretiens individuels d’une durée de 50 minutes à 2 heures, pendant deux mois, avec chaque collaborateur de SharePrint. Et nous allons, il faut le souligner, conserver tout le monde.

Gilles Colin : Le 20 juin, nous avons organisé un barbecue d’intégration dans nos locaux pour que les hommes et les femmes de La Moderne et de SharePrint, qui vont vivre sous le même toit, fassent plus ample connaissance.

Simon Gravier : Le défi est de fédérer les équipes. J’aspire à une transition douce fondée sur des valeurs humaines.

SharePrint : Une imprimerie familiale depuis 1966
SharePrint, c’est près de soixante ans de savoir-faire, plus de 30 collaborateurs, plus de 40 000 colis livrés par an, plus de 210 tonnes de papiers livrés par an… L’imprimerie a été fondée en 1966 sous le nom de Colin Frères Imprimeurs (CFAG) au cœur de Nancy (Lorraine) par le père de Philippe et Gilles. En 1993, l’entreprise intègre la société Pile ou Face qui en devient le studio graphique. Dès 2001, CFAG rejoint le réseau ImpriFrance. En 2005, elle est labellisée Imprim’Vert. Elle prend le nom de SharePrint en 2012 et s’installe en 2013, dans de nouveaux locaux, avec plus de 7 500 m² d’espace. Elle rayonne depuis sur toute la Lorraine et dispose de bureaux commerciaux à Paris.

 

Imprimerie Moderne et Digit’Offset : Simon Gravier aux commandes
Après des études à l’ICN de Nancy et une première expérience professionnelle dans les métiers de la finance, Simon rejoint son père Alain Gravier en 2015 dans l’entreprise familiale Digit’Offset, fondée il y a vingt-huit ans. Dans le même temps, il reprend l’Imprimerie Moderne. En 2021, ils construisent un nouveau bâtiment de 4 000 m²: Digit’Offset y emménage en 2022. En 2024, Simon reprend le groupe familial (Digit’Offset et l’Imprimerie Moderne) dans son intégralité. Aujourd’hui, avec l’acquisition de SharePrint, Simon dirige un groupe de près de 80 personnes.
DIGIT’OFFSET
ZAC de Bouxières-Lesménils
54700 Bouxières-sous-Froidmont
www.digitoffset.com
IMPRIMERIE MODERNE
67, rue Edmond-Michelet
54700 Pont-à-Mousson
www.imprimeriemoderne.fr
SHAREPRINT
6, avenue du Général-de-Gaulle
54320 Maxéville
www.shareprint.fr

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