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RÉCUPÉRER LA CHALEUR DES PRESSES NUMÉRIQUES

[TÉMOIGNAGE] 

Chauffer les locaux avec la chaleur fatale issue des systèmes d’impression ? Oui, c’est possible. Micro Lynx l’a expérimenté avec succès. Débriefing avec Olivier Vénien, directeur de l’entreprise.

Issu du magazine Connect’ 70 – juillet 2025

Connect’ : Pouvez-vous nous présenter Micro Lynx en quelques mots ? 

Olivier Vénien : Nous sommes une imprimerie de 30 personnes, installée à Rennes. Nous travaillons en numérique. Nous sommes équipés d’une HP Indigo 12000, d’une HP Indigo 100K et d’une Xerox Iridesse. Nous réalisons un peu plus de 9 M€ de chiffre d’affaires.

 

Connect’ : Dans quel contexte avez-vous choisi de mettre en place un système de récupération de chaleur ?

OV : Nous nous sommes penchés sur la question il y a quatre ans. Nous étions alors confrontés à des hausses très importantes de nos factures d’énergie. Le chauffage de nos locaux représentait jusqu’à 50 K€ par an. Parallèlement, notre chaudière à gaz avait plus de 30 ans et arrivait en fin de vie. Nous nous sommes donc intéressés à des solutions alternatives, permettant de réduire notre facture de chauffage tout en contribuant à décarboner nos activités.

 

Connect’ : Comment est venue l’idée de la récupération de chaleur ?

OV : Selon les experts, un tiers de l’énergie consommée par un processus industriel est perdue sous forme de chaleur. C’est ce qu’on appelle la chaleur fatale. À l’époque, nous mettions en place le système de refroidissement de nos presses numériques, et le prestataire qui nous accompagnait nous a parlé d’un système de récupération de la chaleur fatale issue des machines de production. Ce système tout à fait nouveau était en train d’arriver sur le marché, et nous avons voulu l’essayer. Notre prestataire nous a recommandé un bureau d’études appelé ALEC*, avec lequel nous avons calculé nos besoins, étudié sur quelles machines nous pouvions récupérer de la chaleur et nous avons dimensionné le système en conséquence. Il nous a fallu environ une année pour concevoir le système. L’installation en elle-même a pris six à sept mois. Le système est opérationnel depuis avril 2025.

 Connect’ : Comment cela fonctionne-t-il ?

OV : Le système récupère la chaleur fatale développée par nos machines de production et la transforme en énergie pour chauffer le bâti. Nous récupérons l’énergie des compresseurs, des groupes de climatisation et de différents équipements dotés de résistances dégageant de l’énergie. Cette énergie sert à chauffer des citernes, dont l’eau est ensuite envoyée dans le circuit des radiateurs dans les bureaux. Les ateliers, quant à eux, sont chauffés directement par de l’air pulsé.

 

Connect’ : Quel est le montant de l’investissement ?

OV : Environ 100 K€, subventionné par l’ADEME à hauteur de 40 K€. Comparativement, une chaudière à gaz aurait coûté deux à trois fois moins cher, mais nous n’avons plus de factures de gaz. Nous prévoyons un retour sur investissement de quatre ans.

 

Connect’ : Quels sont vos projets aujourd’hui ?

OV : Nous poursuivons notre engagement RSE avec la volonté de réduire toujours plus nos besoins en énergie. La prochaine étape sera la mise en place de panneaux solaires pour subvenir à une part de nos besoins en électricité.

 

MICRO LYNX
4, rue de la Hatterie
35000 Rennes
www.micro-lynx.fr
30 collaborateurs