ImpriFrance > Actualités du réseau > Responsabilité Sociétale des Entreprises > LE PAPIER RESTE PLÉBISCITÉ, À CONDITION QU’ON LUI LAISSE SA PLACE

LE PAPIER RESTE PLÉBISCITÉ, À CONDITION QU’ON LUI LAISSE SA PLACE

[RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES] 

Entretien avec Jan Le Moux, le responsable de l’association Two Sides France.
Two Sides France est une association réunissant les acteurs de la filière du papier graphique et de l’imprimé, soutenue par ImpriFrance. Two Sides vient de publier la dernière édition d’une enquête réalisée tous les deux ans sur les perceptions environnementales et les préférences d’usage concernant le papier.

Issu du magazine Connect’ 70 – juillet 2025

Connect’ : Que nous dit l’enquête européenne Trend Tracker sur les préférences des Français en matière de lecture ou d’information ?

Jan Le Moux : C’est très clair. Lorsqu’on leur donne le choix, les Français privilégient le papier. Et cela pour presque tous les usages : lecture de livres, de magazines, de journaux, d’informations commerciales ou pour les documents administratifs. Le papier est perçu comme plus confortable, plus simple, plus sûr. Le numérique n’est pas rejeté, mais il est perçu comme plus compliqué à l’usage, plus risqué, plus intrusif aussi. Malheureusement, le choix ne leur est presque plus proposé. Ils n’ont donc plus l’occasion de faire l’expérience de leur préférence pour le papier.

 

Connect’ : L’étude aborde aussi le sujet de l’environnement. Quelle est la perception des Français en la matière ?

JLM : Le tableau s’éclaircit, mais lentement. Certaines idées reçues restent très présentes. Beaucoup continuent d’associer, à tort, papier et déforestation, ou pensent que le numérique est toujours plus écologique. Or, en Europe, la majorité des papiers sont produits à partir de fibres issues de forêts gérées durablement, de bois européen, ou de fibre recyclée. L’industrie papetière est l’une des plus engagées dans l’économie circulaire, mais cela reste insuffisamment connu. Il y a donc toujours un vrai besoin de pédagogie, pour rétablir les faits.

 

Connect’ : La publication des statistiques annuelles de l’industrie papetière française par Copacel confirme-t-elle cette dynamique ?

JLM : Tout à fait. Le rapport 2024 de Copacel montre que l’industrie papetière française maintient des performances élevées sur le plan de la circularité. Le taux de recy clage a atteint 87,2 %. C’est une réalité industrielle installée depuis longtemps. Les investissements dans la décarbonation se poursuivent en développant encore l’usage de la biomasse en remplacement des combustibles fossiles. La production repose sur des matières premières renouvelables. Le papier s’inscrit complètement dans une économie de la ressource.

 

Connect’ : Comment expliquer, alors, que le papier ne soit pas toujours valorisé à sa juste mesure ?

JLM : Parce que les idées reçues sont tenaces, y compris dans l’esprit du législateur, mais aussi parce que le papier a été invisibilisé. Le consommateur ne peut pas faire le choix du papier s’il ne lui est pas proposé. Il ne suffit pas qu’un support soit durable, encore faut-il qu’il soit disponible. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises qui souhaitent proposer une expérience qui réponde réellement à l’attente de leurs clients font fausse route en imaginant qu’ils préfèreraient évidemment le numérique. Là aussi, des idées reçues doivent être corrigées.

 

Connect’ : Que recommandez-vous pour renforcer sa place ?

JLM : Il faut à la fois déconstruire les fausses croyances environnementales et réaffirmer les qualités pratiques du papier. On parle souvent de durabilité, à juste titre, mais il ne faut pas négliger l’expérience utilisateur. Le papier est simple, fiable, immédiat. C’est cet équilibre entre performance environnementale et facilité d’usage qui en fait un support d’avenir.

Retrouvez les résultats sur le site internet https://fr.twosides.info. Il est également possible d’adhérer à Two Sides pour une cotisation de base de 350 € HT.

 

TWO SIDES
23, rue d’Aumale
75009 Paris
https://fr.twosides.info