06 mars 2024
[RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES]
En recyclant des palettes en pellets, Antonio Marques da Costa, dirigeant de MP3 PLV, réalise une belle opération RSE qui bénéficie à la fois à la planète, à son entreprise et à ses collaborateurs.
Issu du magazine Connect’ 64 – janvier 2024
Comment améliorer le bilan carbone de son organisation tout en augmentant le pouvoir d’achat à ses salariés ? Réponse : en transformant les palettes de bois usagées en granulés (pellets) et en les mettant gratuitement à disposition de ses collaborateurs. C’est l’initiative prise par Antonio Marques da Costa de MP3 PLV (Martigné-Sur-Mayenne) depuis octobre 2021.
« Tout ce que l’on fait chez nous doit avoir un intérêt général. Cela veut dire se révéler à la fois bénéfique pour l’entreprise et pour mes collaborateurs, explique-til, parce que sans eux, il n’y aurait pas d’entreprise. »
L’idée a germé dans l’esprit d’Antonio en échangeant avec un de ses amis entrepreneurs sur le sujet des économies d’énergie. « Il m’a dit, on va lancer un test de broyage de palettes en pellets qui serviront à chauffer nos locaux. Et cela a fait tilt, car chez MP3 PLV, nous disposions de nombreuses palettes usagées — nous utilisons environ 60 tonnes de bois par an. »
Antonio se renseigne alors sur les processus de recyclage du bois, achète un premier moulin à pellets, puis fait l’acquisition d’un second un peu plus gros, pour un investissement de 25 000 euros. Cette machine lui permet aujourd’hui de sortir 100 à 120 kg de granulés à l’heure.
Le principe est simple. Chaque salarié peut, quand il le veut, soit le vendredi — MP3 PLV a adopté la semaine de quatre jours —, soit le week-end, venir fabriquer des sacs de pellets en utilisant la machine laissée en libre-service. Il suffit au salarié d’insérer avec une pelle le bois de la palette prébroyée dans le moulin à pellets de l’entreprise, et le tour est joué. Ce combustible lui servira ensuite à alimenter sa chaudière à bois ou son poêle.
Si, au début, les équipes de MP3 PLV se sont montrées un peu sceptiques, petit à petit, elles ont compris leur intérêt. Certes, produire des pellets leur prend un peu de temps, mais le jeu en vaut la chandelle quand on sait qu’en 2022, le prix de la tonne de granulés de bois est passée de 400 à 1000 euros. Cela représente donc un avantage non négligeable en matière de pouvoir d’achat pour les collaborateurs, qui réalisent ainsi de substantielles économies de chauffage.
« J’estime aujourd’hui que 80 % d’entre eux ont bénéficié de l’installation, et, en 2023, 600 kg de pellets ont été produits par collaborateur. »
Objectif : 100 % des palettes en pellets
Cette opération constitue aussi un avantage pour l’entreprise : « Toutes les palettes ne sont pas recyclables, mais cela m’évite quand même une rotation mensuelle de camion chez mon prestataire, c’est donc moins de déplacements routiers, moins de CO2 émis, et un meilleur bilan carbone. »
« Si je diminue mon empreinte carbone, c’est bien pour la planète, et je table sur le fait que de nouveaux clients vont vouloir travailler avec moi.»
Un calcul gagnant-gagnant, donc.
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